Naître
Alexandre Raemy

Une pièce un peu drôle

24-25-26
octobre 2025

Lieu : Bulle

Durée: en création
Contexte
Il paraît qu’on a toustes gagné.e.s la course, sinon on ne serait même pas né.e.s. Mais qu’en est-il de celleux qui n’ont pas gagné.es ?
Dans une atmosphère burlesque et fantasque, Naître fait cohabiter sept de ces perdant.es. Différence de motivations et de réaction face à cet échec, nous les verrons interragir, danser, chanter, en bref exister, tout en questionnant l’existence. Et iels vont surtout devoir faire face à une question : que faire quand le seul plan qu’on avait ne fonctionne plus ?
Et vous ? vous feriez quoi pour naître ?

Thaïs : Pourquoi tu veux naître ?
Ambre : Pourquoi pas ?
Thaïs : Ah ouais… merci.
Ambre : Bah quoi ?
Naître
Distribution
Sasha
Noah
Thaïs
Camille
Ambre
Jordan
Mahé
Cynthia BLUNSCHI
Florine NEUENSCHWANDER
Noé JORAND
Alexandre HAIN
Alexandrine BOUQUET
Estelle TERRY
Emile SCHUWEY
Mise en scène : Alexandre Raemy
Scénographie : Estelle Terry et Alexandre Raemy
Note d’intention
De l’auteur et du metteur en scène
(C’est pratique, c’est le même !)
Se confronter à l’écriture
Écrire une pièce de théâtre a depuis longtemps été un objectif personnel. En effet, après avoir collaboré dans la réécriture des Troyennes d’Euripide, après avoir vu et commenté les créations d’ami⋅e⋅s et noirci de nombreux cahiers de mes ébauches, je voulais me lancer seul. Je voulais raconter une histoire, mais laquelle ?
Si une idée peut arriver sans effort, au détour d’une discussion ou d’un coin de rue, la développer sur une heure et demie de spectacle est une autre paire de manches. Naître, ou plutôt l’histoire de sept personnages, perdant⋅e⋅s de la course originelle, dormait depuis 2020 dans un tiroir.
En 2024 je découvre le travail de la compagnie L’Impolie de La Chaux-de-Fond, et je comprends le ton que je peux donner à cette histoire : une tonalité absurde, des personnages marqués et une histoire tenue davantage par sa structure narrative que par ses enjeux.
Une semaine de retraite en van et quelques échanges plus tard, le squelette est créé, l’histoire tient la route. Il ne reste plus qu’à convaincre Brosse Adam de lui donner chair.
Création collective
En 2018, Brosse Adam voyait le jour et je réalisais ma première mise en scène pour la pièce Huis Clos de Jean-Paul Sartre. Manquant d’expérience et d’assurance, toute la troupe s’était entraidée pour faire de ce projet une œuvre complète et un effort collectif.
Je souhaite retrouver cette possibilité de co-construction dans la mise en œuvre de Naître. Ce projet est une nouvelle première fois : celle de l’écriture. Pouvoir m’entourer d’ami⋅e⋅s et de leur créativité débordante me rassure.
J’ai écrit une pièce en ayant uniquement mon intonation en tête. Pour que le projet ait davantage d’intérêt, j’ai à cœur que les comédien⋅ne⋅s osent s’approprier les répliques et en réécrivent certaines pour les adapter à leur palette de jeu. Certaines scènes ou parties de scènes seront même écrites directement en improvisation avec les accessoires sur le plateau.
La tonalité absurde que j’ai choisie a exigé que je structure énormément l’univers pour que le public ait des éléments forts auxquels se rattacher malgré des échanges parfois lunaires. J’ai donc construit l’histoire autour de quelques règles simples et arbitraires, et les personnages se caractérisent suivant leur degré d’intérêt à naître. L’espace de création très cadré doit permettre également que chaque comédien⋅ne puisse proposer de nouveaux éléments sans que la pièce ne perde en cohérence.
Danse et mouvement
En travaillant sur les Troyennes, j’avais eu énormément de plaisir à élaborer différents mouvements de groupe et à les chorégraphier. Cependant, je me suis souvent senti limité pour aider la troupe à pousser certaines identités corporelles et gestuelles.
Mélanie Gobet, chorégraphe fribourgeoise et amie, a accepté de collaborer pour créer les moments dansés. Et des moments dansés, il va y en avoir beaucoup. Je souhaitais en effet ponctuer certains moments et en raconter d’autres exclusivement par le mouvement.
Mélanie travaille principalement la danse contemporaine et la performance. Par son expérience chorégraphique et de travail avec des personnes de tous niveaux, elle pourra amener la troupe à créer des moments sur mesure, en fonction de leurs capacités, où chacun⋅e pourra briller comme iel le veut.
Encore une fois le cadre clair permettra que ces moments chorégraphiques s’inscrivent dans cette joyeuse absurdité sans que le public ne perde l’histoire.
Forte identité sonore et visuelle
Depuis toujours dans mon travail de mise en scène, je préfère privilégier l’unité formelle à la clarté du fond. Écrire la pièce me permettait de pousser ce concept en inscrivant des éléments de l’unité visuelle dans le texte et donc dans les règles de l’univers.
Les personnages porteront tout leur matériel et de nombreux habits disparates comme une métaphore de leur énergie vitale les menant inexorablement vers leur propre fin dans le dénuement. Le public découvrira donc des personnages surchargés d’éléments monochromes dans un interminable couloir vu en coupe.
Thomas Roulin, techniscéniste de la salle CO2 à La Tour-de-Trême et ami, assure la création de la lumière, et son soutien précieux permettra de soutenir les différentes idées qui émergeront du processus créatif. Avec lui, le projet est assuré d’être haut en images marquantes.
Enfin, pour plonger le public dans un univers cohérent, j’ai sélectionné la musique dans l’œuvre foisonnante de la compositrice américaine Caroline Shaw. Son travail, très varié, a pour avantage de posséder une identité harmonique et stylistique identifiable assurant là encore une cohérence formelle à l’ensemble. De plus, composant pour de nombreux ensembles vocaux, et pour sa propre voix, sa musique permettra là encore, je l’espère, d’accompagner l’aspect choral de cette création.
Pour résumer, Naître se veut une histoire un peu folle, portée par des gens à la créativité débordante, et à la fin… c’est classe.
Alexandre Raemy